Je vais vous parler de Nils.
Vous allez me dire, enfin un Québécois, et bien techniquement non, Nils n’était pas Québécois, mais Outawais puisqu’il vivait de l’autre côté du fleuve Ontario, à Ottawa même.
Ouaaah, la grosse nuance du passage d’un fleuve ! Et bien oui ça compte beaucoup pour un pays aussi grand que le Canada parce qu’en fait, le fleuve Ontario est la frontière entre la province de Québec où on parle majoritairement le français et l’Ontario où c’est l’anglais qui prime. Mais je ne vais pas faire un cours de Géo, c’est pas le sujet ici.
Parlons plutôt de Nils. Il ressemblait à un gros nounours : grand, la trentaine, le sourire tout le temps, barbe de 3 jours et parfaitement bilingue, comme tous les gens qui vivent à Ottawa je crois. Enfin, c’est un peu compliqué leur histoire.
Je l’ai rencontré parce qu’il était bénévole sur un événement culturel organisé par l’entreprise où je faisais mon stage. L’événement durait 4 jours, se passait sur la ville d’Ottawa et différentes animations étaient prévues.
Le deuxième jour, j’étais responsable des animations de rue et c’est à cette occasion que je l’ai rencontré puisqu’il était missionné pour me donner un coup de main avec 3 ou 4 autres bénévoles. J’avoue les filles, en dehors de tout féminisme, quand il s’agit d’installer un périmètre de sécurité avec des grosses barrières en métal, des bras d’homme fort ça aide quand même bien.
Du coup, on a lié connaissance, et on s’est retrouvé un peu plus tard sur le festival. Lors d’une pause, on était tout un groupe qui mélangeait Français, Québécois et Outawais. À un moment, Nils demande aux Français si on a eu le temps de visiter le musée des civilisations d’Ottawa.
Aline, 2 autres Français et moi répondons que non. Bingo ! Nous voilà invités le samedi suivant pour la visite et à une découverte de la ville animées par ce gros nounours d’ange outawais. Décidément, ces Canadiens savent ce que c’est que l’angitude!
Et cette visite-là n’a rien eu à voir avec le gentil petit après-midi passé avec Gabrielle.
On est donc allé visiter le fameux musée qui vaut le coup d’œil puisque, non seulement le bâtiment extérieur est atypique, mais à l’intérieur sont exposés, par exemple, des Totems immenses qui ont appartenu aux Indiens qui peuplaient la région avant la colonisation. Eh oui, quand on parle civilisation sur ce continent, ça n’a rien à voir avec les silex de nos musées français...
Notre ange nounours outawais nous a bien sûr fait une visite privée. Il savait plein de choses. On entendait presque les tam-tams. :)
À la sortie, on est allé dans un pub pour discuter autour d’un verre. C’est là que Nils nous a expliqué que les Canadiens trouvent facilement du travail dans la fonction publique. Qu’ils sont payés correctement et peuvent facilement changer de carrière au cours de leur vie puisque trouver un emploi n’est pas difficile. Il nous a aussi parlé de sa passion pour le « vieux continent » et en particulier pour la France qui le fascinait et où il rêvait d’aller un jour.

En sortant du pub, nouvelle surprise, Nils nous demande si on a déjà mangé de l’alligator…
Pardon ?!?
On se regarde avec Aline, il était déjà assez tard et on devait rentrer à pieds. Mais en même temps une proposition pareille, c'était tentant. Et puis Nils nous a tout de suite trouver une solution, cet ange nous paierait le taxi du retour. C’est tellement une autre culture !
Donc, problème résolu, on fait un tour dans la ville pour atterrir dans petit un restaurant au bord du fleuve Ontario et c’est là que Nils a commandé des spécialités un peu hors du commun dont de l’alligator.
Franchement, ça n’a pas plus de goût que ça. C’est un peu caoutchouteux et ils le servent assez épicé. Moi, je n’ai pas trop aimé, mais j’étais contente de faire cette découverte de plus. Et Nils était vraiment adorable. C'est vraiment quelqu'un qui ne se complique pas la vie et qui donne tout ce qu'il a à donner avec une générosité unique.
On s’est revus avec tout le groupe plusieurs fois au cours du séjour et on a passé des moments vraiment sympa à parler chacun de sa culture. Des échanges comme je les aime.
Voilà, j’ai fini mon café et ça fait du bien de reprendre. À demain chers lecteurs ;)
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